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09/01/2015

STOP. Arrêtons avec ce « JE SUIS CHARLIE » !

 

 Cet article a fait l'objet d'une publication sur le site NouvellesdeFrance.fr

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STOP !

 

Sortons un peu la tête du guidon. Cet immense élan de solidarité spontanée, relayé et amplifié par tous les médias, encouragé par les pouvoirs publics, est en réalité en passe de démolir définitivement ce qu’il reste de lien social entre les Français.

 

Et si on réfléchissait un peu au delà de l’émotion ?

Comment en est-on arrivé là ? Ne voit-on pas encore assez que cet attentat, qui nous pend au nez depuis des années, est la conséquence directe de la société relativiste-nihiliste post-soixante-huitarde dans laquelle nous vivons et dont justement Charlie Hebdo constituait le symbole aussi éclatant que décati? (âge moyen des 5 pauvres dessinateurs tués : 66 ans)

 

Il faut que cet attentat soit un choc salutaire qui nous permette justement de changer de cap, non pas de persévérer dans l’erreur !

 

Ces vieux anar' et leur journal complètement dépassé étaient il est vrai emblématiques de ce vide érigé en valeur, de cet "interdit d'interdire" érigé en modèle dont la pornographie triste et l’exécration éructante de la religion ne parvenaient plus depuis longtemps à endiguer le sûr naufrage. (Les ventes n’en finissaient pas de baisser). Comment ne pas voir que cette société consumériste et libertaire qui n’a rien d’autres à proposer que des skate-parks et youporn à sa jeunesse aboutit justement à la fabrication désormais industrielle de dizaine de milliers de parfaits petits terroristes ?

Il faut que cet attentat soit un choc salutaire qui nous permette justement de changer de cap, non pas de persévérer dans l’erreur ! Cet attentat est la preuve, si on en cherchait encore une, que la société de consommation dont nous avons hérité de 68  est une impasse qui mène au chaos. Il ne faut surtout pas répondre à cette caricature de l’Islam que constitue cet attentat par une autre caricature de notre société occidentale que constitue Charlie Hebdo !

Oui "Dieu - et Allah sans doute - se moquent des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes". (Bossuet)

 

Il ne faut surtout pas répondre à cette caricature de l’Islam que constitue cet attentat par une autre caricature de notre société occidentale que constitue Charlie Hebdo !

 

Le drame de l’assassinat de ces 12 personnes me glace les sangs comme à tout être humain normalement cablé, mais justement, parce que cet attentat est la faillite d'un système, je veux dire que Charlie Hebdo n’est aucunement emblématique de la société dans la quelle je veux vivre. Ni de la société dans laquelle les musulmans de France veulent vivre.

Et qu’on ne vienne pas me parler de la liberté d’expression. Quelle liberté d’expression ?! Et Dieudonné ? Et Zemmour ? Et Soral ? Et Le Pen? Et Houellebeq ? Tous ces gens qui n’ont pas l’heur de plaire au pouvoir car politiquement  incorrects ? Comment osent-ils nous parler de liberté d’expression? La liberté d’expression est la même pour tout le monde ou elle n’est pas. Toutes ces frustrations qui parcourent la société française faute de ne pouvoir s'exprimer dans le débat public alors que les unes de Charlie Hebdo continuent à enculer du curé et à déféquer sur Mahomet ? Qu’attend-t-on  maintenant des musulmans ? Qu’ils viennent instamment se prosterner devant cette pancarte "Je suis Charlie", cette nouvelle icône de la perversion et de la faillite de notre société ?

De deux choses l’une ; ou bien nous profitons de cet attentat comme d’un choc salutaire qui nous remet sur le droit chemin d’une société digne et solide car unie autour des valeurs fondamentales de notre pays, qui sont d'inspiration directement chrétienne (dont certaines, mais non toutes, sont communes à l’Islam) : respect de la famille, de l'autorité, de la parole donnée, de la nation, du bien commun… Soit on file droit vers la guerre; vers ce choc des civilisations, cette "guerre contre le terrorisme", ce piège grossier dans lesquels les USA nous emmènent, guerre après guerre, attentat après attentat, coalition après coalition, comme des vaches à l’abattoir.

 

L'ancien système est mort et c'est une bonne nouvelle car il ne menait qu'à la désespérance, à la destruction de la nature, et au culte de l'argent.

 

Nul doute que nous sommes à la fin d'un cycle. L'ancien système est mort et c'est une bonne nouvelle car il ne menait qu'à la désespérance, à la destruction de la nature, et au culte de l'argent. C'est le début d'un grand renouveau intellectuel, spirituel et artistique. Il s'agit juste de gérer intelligemment la transition afin qu'elle se fasse en douceur, comme en 68. C'est possible car la société est prête, mais à condition de ne pas se laisser embrigader par tous les bonimenteurs professionnels médiatiques (et politiques), qui instrumentalisent nos émotions, et qui sont aux mains des marchands de canons.

Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Al Qaida, je suis pas l'Oncle Sam, je suis un Français qui veut vivre en paix dans son beau pays de France.

 

23/12/2014

En ce qui concerne la littérature...

"L’homme qui cherche seulement à amuser son public par des moyens déjà connus, écrit avec confiance, dans la candeur de sa médiocrité, des œuvres destinées à la foule ignorante et désœuvrée. Mais ceux sur qui pèsent tous les siècles de la littérature passée, ceux que rien ne satisfait, que tout dégoûte, parce qu’ils rêvent mieux, à qui tout semble défloré déjà, à qui leur œuvre donne toujours l’impression d’un travail inutile et commun, en arrivent à juger l’art littéraire une chose insaisissable, mystérieuse, que nous dévoilent à peine quelques pages des plus grands maîtres."

Guy de Maupassant in Le Roman, préface de la nouvelle Pierre et Jean.

23/11/2014

"Allez allez, soyez les hommes nouveaux, devenez petits." Lorsque Victor Hugo annonce la médiocrité des hommes sans dieux ni rois

 

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Scène du jeu Assassin's creed Unity ©Ubisoft 2014

Extrait de Quatre-vingt treize le dernier roman de Victor Hugo.

Lantenac, Prince de Bretagne et chef de la résistance à la République, doit être guillotiné demain. Son neveu Gauvain, officier de l'armée révolutionnaire, lui rend visite dans son cachot.

Lantenac :

- "(...); vous avez cassé, brisé, fracassé, démoli, et vous avez été tranquillement des bêtes brutes. Ah ! vous ne voulez plus avoir de nobles ! Eh bien, vous n'en aurez plus. Faites-en votre deuil. Vous n'aurez plus de paladins, vous n'aurez plus de héros. Bonsoir les grandeurs anciennes. Trouvez-moi un d'Assas à présent ! Vous avez tous peur pour votre peau. Vous n'aurez plus les chevaliers de Fontenoy qui saluaient avant de tuer, vous n'aurez plus les combattants en bas de soie du siège de Lérida ; vous n'aurez plus de ces fières journées militaires où les panaches passaient comme des météores ; vous êtes un peuple fini ; vous subirez ce viol, l'invasion ; si Alaric II revient, il ne trouvera plus en face de lui Clovis ; si Abdérame revient, il ne trouvera plus en face de lui Charles Martel ; si les Saxons reviennent, ils ne trouveront plus devant eux Pépin ; vous n'aurez plus Agnadel, Rocroy, Lens, Staffarde, Nerwinde, Steinkerque, la Marsaille, Raucoux, Lawfeld, Mahon ; vous n'aurez plus Marignan avec François Ier ; vous n'aurez plus Bouvines avec Philippe Auguste faisant prisonnier, d'une main, Renaud, comte de Boulogne, et de l'autre, Ferrand, comte de Flandre. Vous aurez Azincourt, mais vous n'aurez plus pour s'y faire tuer, enveloppé de son drapeau, le sieur de Bacqueville, le grand porte-oriflamme ! Allez ! allez ! faites ! Soyez les hommes nouveaux. Devenez petits !
Le marquis fit un moment silence, et repartit : - Mais laissez-nous grands. Tuez les rois, tuez les nobles, tuez les prêtres, abattez, ruinez, massacrez, foulez tout aux pieds, mettez les maximes antiques sous le talon de vos bottes, piétinez le trône, trépignez l'autel, écrasez Dieu, dansez dessus ! C'est votre affaire. Vous êtes des traîtres et des lâches, incapables de dévouement et de sacrifice. J'ai dit. Maintenant faites-moi guillotiner, monsieur le vicomte. J'ai l'honneur d'être votre très humble.