05/06/2014
Welcome to the porn reality.
Par Antoine Bottiroli
Cet article a été initialement publié le 31 mai 2014 ici
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03/06/2014
L’Union européenne face aux populismes
Par Jean Luc Tari
Cet article a été initialement publié le 2 juin 2014 sur le site Nouvelles de France.fr
Les résultats des élections européennes font apparaître une poussée des populismes. La définition donnée par Wikipédia est la suivante : le populisme désigne un type de discours et de courants politiques, prenant pour cible de ses critiques « les élites » et prônant le recours au « peuple » (d’où son nom), s’incarnant dans une figure charismatique et soutenu par un parti acquis à ce corpus idéologique. On peut ajouter à cette définition que le terme « populiste » est péjoratif. Il s’agit d’un regard condescendant porté sur le peuple. L’élite mise en cause reproche au peuple de mal voter.
Une nomenklatura post-soixante-huitarde serine le même leitmotiv depuis des décennies : « L’Europe, c’est la paix ! Le nationalisme, c’est la guerre ! ». Tel est le slogan justifiant la construction de l’Union européenne. Il est exact que l’Europe connaît la paix depuis 1945 si l’on tient pour négligeables les affrontements en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo durant les années 90. On peut en effet reconnaître que les deux guerres mondiales ont pour cause le nationalisme des grandes puissances européennes.
« On peut soutenir que la construction européenne est une conséquence de la Guerre froide. La paix est davantage due à l’équilibre de la terreur entre les États-Unis et l’Union soviétique qu’à l’existence de l’Union européenne. »
Toutefois, il faut souligner que les débuts de la construction européenne s’inscrivaient dans un contexte de Guerre froide. Il s’agissait au lendemain de la Seconde Guerre mondiale de favoriser la reconstruction et de faire face à la menace du bloc soviétique. Ce danger commun a favorisé le rassemblement des nations européennes. On peut soutenir que la construction européenne est une conséquence de la Guerre froide. La paix est davantage due à l’équilibre de la terreur entre les États-Unis et l’Union soviétique qu’à l’existence de l’Union européenne.
Le résultat des élections européennes donne la première place en France au Front national. Ce résultat s’explique en partie par l’impopularité du pouvoir socialiste. Actuellement, les politiciens français donnent le spectacle d’un pays vassalisé. Le Président français a fait son premier voyage après son élection en Allemagne. Il voulait changer la politique monétaire de l’Union mais la chancelière lui a expliqué que la création de l’euro a pour contrepartie la rigueur budgétaire et la convergence des politiques fiscales. On a souvent expliqué que l’Europe avançait grâce au couple franco-allemand. Maintenant on a l’impression que l’Allemagne dirige seule l’Europe. L’Allemagne est devenue le modèle : ses landers, son système d’apprentissage, sa réforme du marché du travail… Les dirigeants français sont devenus les collaborateurs de la chancelière allemande.
L’Allemagne est actuellement dirigée par une grande coalition. En réaction au national-socialisme hitlérien, les dirigeants allemands sont d’accord pour rejeter le socialisme et le nationalisme. Le renoncement au socialisme est une bonne initiative car cette idéologie a provoqué des catastrophes partout où elle a été expérimentée. Toutefois le rejet du nationalisme est discutable. Le projet européen semble avoir pour but de transférer les compétences des États vers une entité supranationale. On a l’impression que l’objectif poursuivi est un renforcement sans fin du pouvoir de la Commission bruxelloise qui devrait diriger une myriade de régions. D’ailleurs, la France n’existe plus lors des élections européennes, elle est divisée en 8 régions !
« Les peuples sans passé n’ont pas d’avenir. Les Européens ne peuvent pas soutenir une entité technocratique sans âme et ils ne peuvent pas adhérer à un projet sans perspective. »
La poussée des populismes en Europe s’explique certainement par la volonté des peuples de ne pas disparaître et de reprendre en main leur destin. Au Royaume-Uni, l’UKIP arrive en tête. Ce parti souhaite que le Royaume-Uni quitte l’Union européenne. En Grèce, un parti de la gauche radicale surfe sur le rejet du plan d’austérité imposé aux Grecs par les institutions européennes. Dans de nombreux pays européens, des partis anti-immigration prospèrent car l’immigration est perçue comme une invasion sournoise. Cet euroscepticisme et cette xénophobie sont condamnés par l’oligarchie politiquement correcte qui dirige les pays européens et les institutions bruxelloises. Néanmoins, elle est incapable de proposer un projet fédérateur aux peuples européens.
La poursuite de la construction européenne pourrait passer par une reconnaissance des liens unissant les nations européennes. Elles appartiennent à une même civilisation et elles partagent des racines communes. Il faudrait célébrer les valeurs qui unissent les peuples d’Europe : les principes philosophiques de la Grèce antique et ses racines chrétiennes. Mais nous nous complaisons dans la repentance et la haine de soi pour ne pas discriminer les autres. Pourtant les peuples sans passé n’ont pas d’avenir. Les Européens ne peuvent pas soutenir une entité technocratique sans âme et ils ne peuvent pas adhérer à un projet sans perspective.
Il faudrait célébrer la richesse de la civilisation occidentale* : les philosophes grecs, la démocratie athénienne, la puissance de l’Empire romain, les cathédrales, les Croisades, la découverte du nouveau monde, la renaissance, la constitution d’empires coloniaux, la révolution industrielle, les découvertes scientifiques et le génie des artistes et des auteurs européens. Mozart, Beethoven, Chopin, Bach sont tous des compositeurs européens. Léonard de Vinci, Michel-Ange, Botticelli, Rembrandt, Monet, Cézanne, Picasso sont des artistes européens. De même, Galilée, Newton, Einstein, Marconi, Pasteur, Curie sont des scientifiques européens. Nous sommes les légataires d’une civilisation magnifique et nous devrions être fiers des réussites de nos ancêtres et de notre passé glorieux. Sans célébration de ce passé commun, nous ne construirons pas un avenir commun !
*Histoire de l’Europe, Jean Carpentier, François Lebrun et René Rémond
Qu’est-ce que l’Occident ? Philippe Nemo
La richesse de l’Occident, Jean-Luc Tari
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26/03/2014
La chair est réactionnaire
Par Maximilien Friche
Cet article a été initialement publié le 23 mars 2014 sur le site www.mauvaisenouvelle.fr
D’aucuns ont dit : la réalité est têtue, ou encore, la terre ne ment pas. Et bien, il est temps de dire, au cœur même de cette société jouisseuse, au cœur même de notre Sodome et Gomorrhe mondialisée, que la chair est réactionnaire.
La gauche est passée de la justice sociale à la dérégulation sexuelle
On pourrait s’étonner des nouveaux combats de la gauche depuis ces dernières années. Pourquoi ne livre-t-elle plus que des combats acharnés pour tout ce qui ne devrait regarder que nos culottes et nos caleçons ? Qu’est-ce qui l'a poussée à abandonner le terrain traditionnel de la justice sociale pour ne plus occuper que celui de la vie sexuelle des concitoyens ? Sans doute pas d’être parvenue à des résultats tangibles dans le domaine de la justice sociale. Il faut dire que la France eut surtout à être redevable au général De Gaulle en la matière, plus qu’au Front Populaire ou à Mitterrand. Sans doute pas d’être parvenue à éradiquer la pauvreté à l’heure du retour des bidonvilles à Saint Denis… Non. Ce n’est pas la réussite qui l'a poussée à abandonner ce champ de lutte, c’est le désintérêt. Il faut de l’exotisme encore et toujours pour mobiliser la gauche, nos pauvres ne l’intéressant plus, elle en arrive même à en importer toujours plus, tout en continuant à s’en désintéresser une fois ces pauvres arrivés à bon port.
La gauche s’attaque désormais de façon quasiment exclusive à notre intimité sexuelle. Elle y convoque toute sa dialectique révolutionnaire habituelle, et on parlera bientôt de tous ces députés pétris de « justice sexuelle ». Au-delà du ridicule et du pathétique, ce cheval de bataille révèle comment la fausse charité des hommes de gauche n’est qu’une marionnette dans les mains des Francs-Maçons, ceux-là mêmes qui sont résolus à annoncer un homme de nouvelle génération, un homme augmenté, un homme nouveau. Convoquer les Francs-Maçons dans un article pour expliquer un phénomène politique est toujours délicat si l’on ne veut pas se transformer en complotiste obsédé au bord de l’hystérie soralienne. Cependant, l’étrangeté de s’attaquer aux corps des citoyens ne peut s’expliquer que par l’idéologie franc-maçonne. Pour ces magiciens du futur, l’homme que nous connaissons n’est qu’une étape dans la conquête du cosmos, une étape qui doit laisser place à une autre. Pour les Francs-Maçons, la parousie, c’est maintenant, et c’est à leurs mains. Et la seule responsabilité des humains d’aujourd’hui est de préparer l’avènement des humains de demain. L’homme augmenté sera un homme libéré de son corps, donc de ses désirs. Il convient donc de neutraliser ce corps.
De la fin du désir à la fin de l’aventure
Ce que Benoit XVI appelait avec une grande modernité teintée de poésie, la séquence amour-sexe-procréation, a été découpée méticuleusement par ceux qui veulent engendrer un homme nouveau, un homme-molle participative du Grand Tout ayant enfin atteint un équilibre stable sur les bases d’un recyclage perpétuel. Nous connaissions le découpage soixanthuitard entre amour et sexe, renforcé récemment par toute la promotion de la « sexualité d’amitié » dans certains films pour grands adolescents. Nous avons connu l’an dernier la confirmation d’un découpage supplémentaire entre sexe et procréation, avec les propos des militants visant à « fabriquer » des bébés sur commande : PMA, GPA. À croire que le livre futuriste d’Aldous Huxley n’a pas servi à épouvanter les maçons, mais plutôt à les guider.
La première étape de ces découpages provoque l’euphorie dans les rangs des militants, et une sorte d’opportunisme chez certains bourgeois qui ne rechignent pas à élargir leur possibilité de jouir. Cette euphorie de la libération des mœurs n’est que passagère. Elle disparaîtra à la fin de toute libération sexuelle pour se fondre dans une hygiène relativiste. « Si ça lui fait plaisir, du moment qu’il n’y a pas de préjudice pour autrui… » Le jour où le sexe sort de la sphère des désirs, fussent-ils considérés comme impurs, pour n’être plus qu’hygiène nécessaire à la paix, à l’équilibre individuel, … nous aurons alors assisté de même à la mort du plaisir sexuel. Souvenons-nous encore une fois du « meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, où nous pouvons voir dans un lieu public une série de vibromasseurs disponibles et destinés à calmer les ardeurs féminines et revenir en maîtrise complète de son corps… L’homme nouveau et la femme nouvelle ne sont pas encore des machines parfaites. Dans un monde qui s’est mis à considérer autrui comme un sex toys pour soi, rien d’étonnant qu’autrui finisse par disparaître de la sexualité, comme un aléa encombrant. Mais la chair est réactionnaire dès le départ, quand elle rappelle notre identité, quand elle nous rappelle que l'on ne possède pas un corps, que l'on n'est pas dedans, mais que l'on est également ce corps. C'est tout de même étrange que ce soit ceux qui croient en l'âme qui soient obligés de rappeler notre être biologique. C’est tout de même pétri d’ironie, que les durs à jouir deviennent un jour les derniers à jouir.
Être le terrain où le bien et le mal s’affrontent
À quoi bon jouir si j’ignore le mal ? Il n’y a pas de jouissance sans le mal. Il existe une dimension de mort, même dans la sexualité la plus « pure », au cœur même de la fameuse « séquence », une dimension qui nie l’autre pour son propre plaisir, une dimension qui nous nie nous-mêmes pour ce même plaisir. Il y a le crime et le suicide présent au cœur de la sexualité. Le principe contraire de la vie est contenu dans la vie, la pulsion de mort dans la pulsion de vie, elle en est le facteur d’instabilité, le moteur intrinsèque. Le désir fait rentrer l’homme dans l’aventure. Cette aventure n’est autre que le combat du bien et du mal. Notre société a pour projet de fusionner les deux dans un même ensemble que Murray avait appelé l’empire du Bien, et que l’on pourrait définir comme le bien en pire. Dans ce monde d’après la dérégulation sexuelle, les plus incarnés resteront les réactionnaires, ceux qui acceptent de continuer à être ce terrain où s’affrontent le bien et le mal. Réécoutons le titre « Voyou » de Fauve ≠ chroniqué il y a peu dans ces colonnes par Bertrand Betsch, le chanteur y crie dans le déchirement de l’aventure humaine : « il sait pas ce que c’est d’être le terrain où le bien et le mal s’affrontent.» Nous ne serons jamais tranquilles, nous ne serons jamais rassasiés avant la mort. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que ce temps du tout sexuel dans la politique soit aussi le temps où on veut domestiquer la mort. La modernité veut tuer la mort, là encore en la faisant entrer dans le domaine tellement éthique de l’hygiène. D’une fausse vie à une fausse mort, l’homme à venir, engendré par la pensée maçonne, est un mouton utile pour la conquête du cosmos. D’une vie désincarnée à une mort tellement bonne qu’elle n’est même plus un scandale, même plus un problème, qu’elle n’oriente plus nos vies. C’est parce qu’au bout du désir il y a Dieu, que les modernes marionnettes des Francs-Maçons veulent tuer le désir. C’est parce qu’au bout du désir il y a l’individuation, la liberté de combattre, la liberté tout simplement, que les Francs-Maçons veulent nous en débarrasser.
Le sexe rejoindra donc l’amour et l’humour, mis en marge de l’empire du bien. Les êtres orientés par le désir de Dieu seront ce paradoxe d’être des êtres de chair et de désir, à côté de l’homme moderne définitivement domestiqué. Les catholiques devront être ceux qui prennent le risque de rester incarnés, ceux qui prennent le risque d’être tentés, d’être pécheurs, d’être impurs, et la décision de lutter toute leur vie, d’être en guerre toute leur vie. Le Christ nous a promis l’épée et le Royaume, il ne nous a pas promis le bien-être pour tous et la maison témoin.
Maximilien Friche
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