12/04/2013
Un sénateur ça ferme pas sa gueule, ça vote. Lettre ouverte à Jean-Pierre Chevènement
Monsieur Chevènement,
C'est de mon propre chef en tant que jeune père de famille et citoyen français attaché à sa démocratie que je vous écris. J'ai appris aujourd'hui par les médias (cf. vidéo) que vous étiez tenté de ne pas prendre part au vote alors même que vous êtes au fond de vous-même opposé à ce projet qui, pour reprendre vos termes que j'approuve, modifie les repères anthropologiques les plus fondamentaux et relève de l'idéologie hyper-individualiste libérale, dont nous voyons tous les jours les dégâts.
Monsieur, vous êtes sénateur de la République, un sénateur non affilié qui plus est. Vous êtes un représentant du Peuple, vous êtes la voix du Peuple, une partie de celle-ci. Et le Peuple n'est pas sans voix. Quelque soit son opinion sur la question, aucun citoyen digne de ce nom ne peut s'offrir ce luxe de se taire ou de s'abstenir ou encore de ne rien dire de peur d'être "instrumentaliser" par un parti ou un groupe quel qu'il soit, le sujet est bien trop grave, l'enjeu bien au delà de toutes considérations politiciennes voire politiques. Il est des jours où l'on ne peut pas ne pas prendre parti.
Car c'est la définition même de l'Homme qui est en jeu, c'est un projet d'Humanité qui se fait jour, vous en avez surement mieux que d'autres conscience. Une large partie du Peuple, de droite comme de gauche, est saisit de vertige face à ce vide qui s'ouvre sous ses pieds et qui et lui glace les sangs parce qu'elle sent bien que cela remet en cause l'édifice premier sur lequel tout le reste est bâti; la famille, l'idée de la famille, et à travers elle la dualité et la complémentarité des sexes, source de la vie.
Monsieur le sénateur je ne cherche pas à vous convaincre puisque vous l'êtes déjà, ce que je veux vous dire ce soir, c'est qu'il est de votre devoir de dire oui ou de dire non mais d'exprimer votre conviction. Exprimer votre voix, la donner, est votre raison d'être. Si nos représentants refusent de s'exprimer sur des sujets aussi important pour des raisons de calculs politiciens, alors s'en est véritablement finit de la République.
Ayez un avis, et exprimez le, c'est votre devoir. Je compte sur vous.
Veuillez croire, Monsieur le sénateur, en l'expression de ma très haute considération.
Le Scribe
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06/03/2012
Le problème grec, la mondialisation et le château de carte.
Cet article a fait l'objet d'une pblication sur 24heuresactu.com
La mondialisation rend les pays de plus en plus dépendants les uns des autres, et repose sur la croyance que cette dépendance est bonne car elle fait converger les intérêts, et éloigne ainsi les risques de guerre. L'alignement des intérêts de l’ensemble des pays du monde, ou d’une région du monde, est une intention louable. C’est surtout une illusion très dangereuse.
Car la force d’une chaîne est celle de son maillon le plus faible. Si la Grèce n’était pas dans l’euro, cela fait longtemps que le problème aurait été réglé : la Grèce aurait fait défaut, comme ce fut le cas de l’Argentine ou de la Russie, les créanciers auraient « pris leur pertes », ce qui fait partie de leur métier, et le monde ne se serait pas arrêté de tourner.
Le problème est qu’on a construit un système où tout se tient tellement que l’erreur n’est plus possible, car elle ferait s’écrouler tout l’édifice comme un château de carte. Cette « construction » européenne, qui elle même s'inscrit dans la construction d'une économie « mondialisée », loin de nous renforcer, nous fragilise.
L’économie c’est le risque. Le risque de perdre. Mais lorsqu'on a plus le droit de perdre, parce que sa survie même est en jeu, la prise de risque devient impossible, et l'économie se bloque se transformant en une bombe à retardement. Nous sommes comme dans une formule-1; nous nous extasions devant la machine que nous avons construite sans voir qu'à cette vitesse un simple gravillon peut causer une sortie de route mortelle. La Grèce est un grain de sable (1% de la richesse mondiale), malheureusement nous sommes dans la voiture.
La mondialisation transforme progressivement le monde en un colosse aux pieds d’argile. Un peu de dépendance c’est bien, trop de dépendance, c’est trop. Ce n’est pas un hasard si des millénaires d'Histoire ont abouti à l’apparition d’entités appelées les nations; le pays s'est imposé comme l'échelon organisationnel humain le plus cohérent en matière territoriale et socio-culturelle, c'est à dire le plus à même de trouver le juste équilibre entre ce qui peut et doit être fait par lui-même et ce qui peut et doit être fait en collaboration avec les autres.
Nous sommes attirés vers l’unité, vers le « Grand Un », comme des moustiques vers la lumière, comme Icar par le soleil. Unification, rationalisation, uniformatisation, homogénéisation, harmonisation, fédéralisation, régionalisation, mondialisation, etc. sont les différents noms que prend cette attirance. Jusqu'où irons nous avant de nous brûlés définitivement?
Comme l’a bien décrit Arthur Koestler1, l’univers, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, repose sur un mode organisationnel dans lequel chaque partie d’un ensemble agit en partie de façon autonome et en partie de façon collaborative. C’est cette organisation qu’il convient de rechercher pour l'économie de la planète; non pas une économie « mondialisée », aussi énorme qu'empotée, manquant de s’effondrer à chaque soubresaut, mais une économie mondiale saine et souple composée de parties agiles, c’est à dire capables de décider de façon autonomes des ajustements nécessaires au bon fonctionnement du tout. Ces parties, se sont les Etat-Nations.
1. Arthur Koestler, Le cheval dans la locomotive, Paris, Calmann-Lévy, 1968
Le scribe
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09/01/2012
Quand Europe rime avec dictature et mépris des peuples
Cet article a fait l'objet d'une ppublication sur 24heuresactu.com
La solution à la crise de l’Euro(pe)? Le Fédéralisme bien sûr. La "modifications des traités" et les "transferts de souveraineté". Supprimer la règle d'unanimité qui bloque tout, et instaurer une "gouvernance" unique de l'"Euroland". Tout le monde est d’accord, de gauche à droite, de Berlin à Paris, de BFM à Libération. Evidemment.
Le problème c’est que les pays européens sont encore officiellement des régimes démocratiques. Or lorsque l'un d'eux ose encore demander l'avis de son Peuple sur l’Union européenne, via référendum ou élection (que des gros mots), celui-ci a désormais la fâcheuse manie de dire "non"… Mais il est vrai qu'il est angoissé le peuple, il a peur, il est ignorant de certaines réalités, il ne peut pas comprendre le peuple (c'est pour cela qu'il faut sans relâche faire œuvre de "pédagogie"), et puis il ne parle même pas anglais le peuple, alors vous imaginez... bref il vote mal. Donc que faire? Eh bien c'est simple, ne plus lui demander plus son avis.
"Mise sous tutelle" des pays, abandon de référendums, d'élections, et démission de gouvernement "sous la pression de Bruxelles", puis "nomination" de "gouvernements de technocrates" sous cette même "pression de l'Europe", sans même parler des "directives", des "engagements", ou de la "Primauté du droit communautaire"… Jusqu’ou ira–t-on dans le reniement de la démocratie avant d’ouvrir les yeux sur la réalité despotique de ce soit-disant projet européen ?
L’Europe doit être une coopération volontaire sur des sujets transnationaux (le commerce, les flux migratoires, les taux de change) entre des Etats libres. C’est cela la seule « Europe politique » pertinente et souhaitable. Nous ne voulons pas d'un Etat supranational, c'est à dire d'une logique d'Empire ou les décisions nous sont imposées. Ni nous, ni les allemands, ni les anglais, ni les italiens, ni les irlandais, ni les grecs, ni les polonais, ni personne!
Nous savons tous trop, nous les plus vielles nations du monde, ce qu'est le prix de la liberté et de la démocratie. César, Napoléon, Hitler, Staline et les autres, nous ont appris que la liberté est du coté de la Nation, et l'asservissement du coté de l'Empire. Faire croire que l'on pourrait consentir à se déposséder de ce bien si chèrement acquis - le "droit d'un peuple à disposer de lui-même" (article 1 de la charte des Nations-Unies!) - au nom de l'Europe, de la Mondialisation, ou de quelque autre fatalité bien utile, est un leurre doublé d'un mensonge irresponsable auquel il est grand temps de mettre un terme. Il est encore possible de le faire pacifiquement et dans l’intérêt de tous.
Si l'Europe persistait dans son entreprise de mise sous tutelle des pays qui la constituent, ce serait contre le gré des nations, Or "il n'est point, à la longue de régime qui puisse tenir contre les volontés nationales." 1
1 Charles De Gaule, Mémoires de Guerre. Le Salut. 1944-1946. Paris, Plon, 1959
Le scribe
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